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Recensions et articles récents
Initiative pour la biodiversité – Notre santé dépend de la biodiversité
Article de Delphine Gasche paru dans 24 Heures (Lausanne) le 7 septembre 2024 |
Plus de 160 médecins appellent à voter pour l’initiative biodiversité. La nature est indispensable à l’être humain et il faut lui laisser plus de place, selon eux.
Quand on pense à un médecin, plusieurs images viennent immédiatement à l’esprit. La fameuse blouse blanche immaculée, les gants en latex ou encore le masque chirurgical. Un cabinet ou un hôpital désinfecté jusque dans les moindres recoins apparaissent aussi. Autant de visions à l’opposé de la nature, de sa terre salissante et de ses myriades d’organismes, de bactéries et de microbes. Pourtant, les deux mondes sont intrinsèquement liés. C’est précisément pour cela que les plus de 160 membres des Médecins en faveur de l’environnement (MfE) lancent lundi un appel à voter pour l’initiative biodiversité soumise le 22 septembre au peuple. « La biodiversité, c’est le fondement de la vie et de notre santé, explique Bernhard Aufdereggen, président de l’organisation. Homo sapiens n’a pu se développer que grâce à de l’eau propre et de la nourriture fournies par la nature. »
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MARTIN, Jean (2024) : La chute de la biodiversité menace notre santé |
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LONGET, René (2024) Initiative pour la biodiversité : des espaces pour les espèces ! Agefi, 23 août 2024 |
Il importe de souligner que la question de la biodiversité n’est pas simplement une préoccupation des amoureux des petites fleurs ou de la faune. Les recherches scientifiques récentes montrent combien son affaiblissement actuel a des conséquences très larges, en particulier pour notre santé.
J’ai eu l’occasion de visionner en avant-première « Vive les microbes ! », qui passera cet automne sur la RTS et d’autres chaînes francophones. Film de Marie-Monique Robin, journaliste et réalisatrice française. Elle a marqué déjà par « La fabrique des pandémies » (2021), qui montrait dans le monde entier comment la disparition des modes de vie traditionnels, la montée de l’agriculture industrielle, l’urbanisation galopante, sont étroitement liées à l’émergence de la pandémie covid (et à celles qui suivront très vraisemblablement – les scientifiques sonnent déjà l’alarme). |
L’opposition acharnée des milieux agricoles détonne face aux approches agronomiques éprouvées.
La biodiversité a été jusqu’à présent le parent pauvre des débats sur la transition écologique, marqués essentiellement par l’enjeu climatique et énergétique. Car si le changement climatique s’annonce dans le bruit et la fureur des inondations, incendies, montées des températures et du niveau des mers, la biodiversité s’affaiblit en silence. |
Communiqué
LA SUISSE EN (mauvais) EXEMPLE |
On se serait pourtant bien passé de cette nouvelle reconnaissance du pays, au niveau international, et en matière de protection des droits de l’homme.
L’arrêt de la Grande Chambre de la Cour européenne des droits de l’homme rendu le 9 avril 2024 dans l’affaire Verein KlimaSeniorinnen Schweiz et autres c. Suisse, établit les insuffisances de la Confédération suisse en matière de lutte contre le changement climatique. Le manque d’effectivité des mesures prises en la matière par les autorités suisses constitue en effet pour la Cour une violation des droits des individus au respect de leur vie privée et familiale, contre les effets néfastes graves du changement climatique sur leur vie, leur santé, leur bien-être et leur qualité de vie. Le débat juridique est désormais clos et les autorités suisses ne peuvent que prendre acte de cette décision, à charge pour elles de définir les voies et moyens y compris règlementaires, de corriger ce manquement. Politiquement tout reste à faire, d’abord sortir du déni et se remettre de la surprise exprimée dans la presse par certains acteurs, s’affranchir ensuite de la logorrhée habituelle et du discours déclaratoire concluant à l’attitude exemplaire des pouvoirs publics en la matière comme du reste en matière de protection de la biodiversité, se responsabiliser enfin et agir positivement, selon les termes de la Cour, afin de combler les lacune qu’elle a relevées dans son arrêt définitif, au mieux et au plus vite., Il en va de l’intérêt général… et de notre futur, |
Autres recensions et articles
MARTIN, Jean (2024) : Santé et environnement – Vers une nouvelle approche globale. Souls la direction de SENN, Nicolas et coll. (2022) | |
Dans sa préface, François Gemenne rappelle que « la question des liens entre santé et environnement nous renvoie à notre propre vulnérabilité » adressant l’ouvrage « à toutes les personnes soucieuses de trouver quelques clés de compréhension pour penser la santé dans l’environnement et entamer une nécessaire transformation socioécologique des services de santé ».
Cette somme imposante traite de manière approfondie la dimension environnementale, chaque jour plus importante dans la pratique des soins et devant inspirer l’enseignement des professions de la santé, ainsi que les relations entre médecine/système de santé et environnement. |
MARTIN, Jean (2024) : La théorie du Donut – un nouveau modèle économique pour une planète vivable |
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LONGET, René (9 février 2024) Exaspération paysanne : revisiter le contrat entre villes et campagnes |
L’évènement se tenait le 19 février, dans le cadre de la Série de Conférences Dubochet, instituée par l’Université de Lausanne en 2017, pour le récipiendaire du Prix Nobel.
Après Aurélien Barrau, astrophysicien, poète et militant climatique, et Stéphane Foucart, journaliste au Monde, intervenu sur notamment les manœuvres délétères de Monsanto dans le dossier glyphosate, et l’industrie du tabac, il revenait à Kate Raworth, ancienne collaboratrice d’Oxfam et du PNUD, aujourd’hui enseignante à l’université d’Oxford, de partager sa réflexion sur la théorie du Donut dont elle est l’autrice. |
Les agriculteurs européens ont gagné. Certaines mesures environnementales ont été retirées. Mais c’est toutefois là une victoire à la Pyrrhus. Soutenir l’orientation quantitative, c’est enfermer l’agriculture dans la roue du hamster d’un productivisme niveleur. |
MARTIN, Jean (2024) : L’intelligence animale – Cervelle d’oiseaux et mémoire d’éléphants. POUYDEBAT Emmanuelle (2017) |
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ROCHET-Bielle, Florian (2023) : Croire à la poésie des fauves, de la trace animale au moule sociétal |
Elève d’Yves Coppens et admiratrice de Jane Goodall, Emmanuelle Pouydebat est biologiste ; directrice de recherche au CNRS, elle officie au Muséum national d’histoire naturelle de Paris, où elle étudie les comportements animaliers.
De l’avoir entendue à la radio suisse romande, à l’automne 2023, m’a convaincu de l’intérêt de lire cette scientifique (encore) pleine d’enthousiasme. Un vrai plaisir en réalité. … Bon signe, elle parle souvent de ses élèves et des travaux qu’elle a menés avec elles/eux. |
L’ouvrage de Nastassja Martin « Croire aux fauves » raconte la rencontre percutante que l’auteure a vécue dans les montagnes du Kamtchatka avec un ours qui lui a mordu le visage et comment, à partir du surgissement de ce drame d’entre-deux êtres, son esprit s’est mêlé à celui du plantigrade, entrecroisant dans son livre subjectivité et regard objectif de l’anthropologue.
Étant pour ma part originaire des Pyrénées où l’ours a un statut très particulier dans les sillons de cette marche géologique, ayant par ailleurs cherché le plantigrade au cours de différents voyages en divers pays européens, les considérations et ruminations de Nastassja Martin sur celui que l’on appelle « lo mossu » m’ont fait signe, parfois dans des échos très inattendus avec ma vie prosaïque, bien loin de mes recherches naturalistes et des contextes forestiers. |
Le tir du loup, un zéro pointé … |
C’est la note que mérite la Confédération helvétique pour avoir modifié récemment la loi fédérale en matière de gestion d’une espèce strictement protégée à l’échelle régionale ; ce « droit de tirage » diraient les financiers – et à prendre directement au mot dans le cas présent – ouvre la porte vers la possibilité de détruire massivement une espèce dont l’état de conservation à l’échelle du pays notamment, est encore extrêmement fragile et défavorable. |
Des histoires de vrais lynx – une immersion dans le Jura Florian Rochet-Bielle et Mathilde Poncet |
« Nature rime avec Culture ». Florian Rochet Bielle et Mathilde Poncet ont mis cette évidence en textes et en images, au cours d’un itinéraire poétique composé d’une part d’une série de podcasts célébrant des « histoires de vrais lynx » et d’autre part d’un « cinéma dessiné ».
Puisées dans le folklore régional et la mémoire de jurassiens, ces récits témoignent de la présence ancienne et quasi permanente de cette espèce emblématique dans le massif jurassien. |
MARTIN, Jean (2023) : Et vous passerez comme des vents fous. Arnaud, Clara. Des femmes et des hommes, des brebis et des ours |
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Clara Arnaud (1986) a passé des années outremer, en Chine, en Afrique, en Amérique latine, en aventurière découvrant le monde et à l’occasion de missions de de coopération technique. Son cinquième roman inspiré une fois encore de ses périples, retrace la vie d’une jeune éthologue côtoyant bergers, moutons et ours.
Nous sommes dans les Pyrénées françaises, en Ariège où l’autrice réside actuellement, à la frontière espagnole, une région où l’ours a été réintroduit. Deux personnages se partagent la scène : Gaspard, né dans la région, père de famille trentenaire, et devenu géographe à Paris. Il a décidé de retourner au pays avec femme et enfants pour devenir berger et garder ses 800 moutons pendant les 4 mois d’estive annuelle. Ethologue de formation, Alma travaille au Centre national pour la biodiversité, chargé notamment du programme d’indemnisation des dommages d’ours et des relations avec les éleveurs, sujet qui n’est pas sans rappeler le débat actuel de la coexistence du loup et de l’élevage en Suisse |