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MARTIN, Jean (2024) : Entrée dans 2025 – en matière de climat et biosphère, il y a des gens qui pensent et disent juste
Quatre lectures de fin d’année 2024, sur des sujets de santé publique, mon domaine, stimulantes dans un monde composé d’incertain … voire d’inconnu :
- Le Temps, 22 décembre 2024 : la ville de la Haye, siège du gouvernement des Pays-Bas, bannit officiellement les publicités faisant la promotion de croisières, voyages en avion ou voitures polluantes dans l’espace public, depuis janvier. Selon les autorités municipales : « En tant que ville, nous estimons primordial de lutter contre le réchauffement climatique. Il est impératif de ne pas jouer à la roulette russe avec le climat. Rappelant que l’excellent Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, dit que les pétroliers et leurs bénéfices insolents, scandaleux, sont les « parrains du chaos climatique » ». Dans plusieurs villes de Suisses, on pense à de telles interdictions, sans grand succès pour l’instant, toutefois. Le sens de l’histoire est pourtant clair à cet égard ;
- 24 heures, 31 décembre 2024 : Nicolas Senn, professeur à l’Université de Lausanne où il dirige le Département de médecine de famille (Unisanté), l’un des professionnels de santé les plus engagés dans la transition et la décarbonation (à Genève, on peut citer la professeure Johanna Sommer qui dirige l’Institut universitaire de Médecine de Famille et de l’Enfance à la faculté de médecine où elle enseigne la médecine interne générale) rappelle l’importance du sujet, du point de vue de la santé. L’effet direct et majeur des dégradations environnementales sur la santé des humains est en effet largement documenté dans la littérature scientifique, et démontré. Pourtant, les actions et autres réactions se font encore attendre dans la sphère politique qui continue de trainer les pieds dans ce domaine alors que, souligne l’auteur, les enjeux sont « scientifiques, pas militants ». Nicolas Senn évoque en particulier la dégradation des services écosystémiques qui pourtant bénéficient directement à notre santé, « C’est comme un ping pong: je me fais du bien et je fais du bien à la planète, qui me fait du bien en retour. » Approche globale, holistique, dans une quête de santé planétaire. L’auteur évoque aussi comment « prescrire de la nature » aux patient-es – des prescriptions vertes en quelque sorte ! Le premier grand principe, si facile à respecter et pourtant … c’est l’exercice physique, une pratique à adapter à la personne, à son âge notamment, qui devrait être régulière. Marcher dans la nature a de nombreux effets bénéfiques, sur la santé physique et mentale des individus.
- Le Temps, 19 décembre 2024 : long article sur deux rapports du Conseil mondial de la biodiversité (encore dénommée la plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES)), et un interview de deux de leurs auteurs, des universités de Genève et Lausanne. Là encore, une règle fondamentale à respecter mais, à l’évidence, difficile à appliquer : « La clé du succès réside dans un changement des paradigmes économiques, plaçant l’environnement et la justice sociale au-dessus des intérêts privés ». Urgent pour que la planète survive ! Favoriser les biens communs, les cycles courts de production et de consommation, à tous niveaux, individuels et collectif. On pourrait espérer que les pouvoirs publics, parlementaires et gouvernementaux, soient convaincus d’un tel impératif et l’accompagne la société civile dans une telle démarche. Le chemin est encore long …
- La revue médicale suisse, 18 décembre 2024, un article très intéressant de trois auteurs de l’Université Laval, au Québec, « Enseigner la santé planétaire aux professionnels de santé ». Un sujet à approfondir dans un prochain billet…
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