Recension
MARTIN, Jean (2022) : L’écologie et la narration du pire – Récits et avenirs en tensions. CANABATE, Alice (2021). Ed. Utopia, 2021, 192 p., ISBN 2919160427
Alice Canabate, socio-anthropologue et historienne de l’université Paris-Descartes, pose dans cet ouvrage très bien informé et structuré un regard aiguisé sur la crise, l’anthropocène, la collapsologie – sans qu’elle soit collapsologue. Une exposition-explicitation dense d’où nous en sommes. Incertitudes : « La crise sanitaire covid a vu la bataille des ‘mondes d’après’. Cette profusion est un gage de vitalité démocratique et d’engagement de la société civile mais contient également un risque fort d’éparpillement. Tribunes, appels et manifestes se sont multipliés qui ont tenté de constituer une voix commune. »
Effondrement ? « Il y a un effondrement lent et tragique de la capacité critique, de l’honnêteté et de la modestie, de nos capacités de réexamen. » L’auteure discute les émotions liées à la crise écologique (solastalgie, éco-anxiété – p 87-93). Nous devons gérer, dit-elle, une situation de franchissements de seuils critiques, de ruptures, qui s’alimentent mutuellement pour frapper de plein fouet les générations montantes. Soulignant l’importance de développer de nouveaux récits et des scénarios, ainsi que le fait l’Institut des futurs souhaitables, « école de la réinvention ».
Dans l’épilogue : « Nous avons sans doute à refuser de vivre en redoutant d’être demain, comme si le monde nous était extérieur, inaccessible (…). Le monde est création perpétuelle, refus de rassasiement (italiques de l’auteure) comme le disait Mansur Al-Hallaj, mystique persan du IXe siècle. »
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